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Condorcet - Réflexions sur l'esclavage des Noirs.

Condorcet était un homme qui défendait activement la cause des femmes, notamment pour le droit de vote, et la question de l’esclavage. Il écrivit en 1781 Réflexions sur l’esclavage des nègres. Ce texte vise à dénoncer la pratique de l’esclavage jugée d’après Condorcet comme un véritable crime. Il plaide pour une suppression progressive de l’esclavagisme, en expliquant que si cela n’est pas possible demain, l’abolition est un objectif réalisable sans trop de difficulté économique. Dans cet extrait, il s’agit d’une lettre que Condorcet écrit officiellement aux esclaves des colonies et officieusement au peuple blanc pour lui exprimer son point de vue, contre l’esclavage.

Ne pouvant pas vous mettre l'oeuvre intégrale sur ce blog je vais vous analyser quelques passages; bonne lecture !



Analyse :


Il dénonce le manque d’argent:


« Vous n’avez pas de quoi soudoyer les avocats » (l15-16)


Concessions : « se sont enrichis dans les iles aux dépens de vos travaux et vos souffrances » (l20-21)


​Le lecteur éprouve de la peine et de la haine face à l’impuissance des noirs et leur maltraitance.


Le manque de liberté:


Champ lexical de la non-liberté : « vos maitres » (l16), « il y a même des pays (…) point de liberté » (l18-19), « le droit » (l21), « n’est point permis de leur répondre » (l22)


Montre que les hommes ne sont pas libres(en expression et en actes).


Opposition avec la liberté d’autres pays : « la défense de la liberté des hommes » (l26)

Hommes ne sont pas tous égaux dans le monde.


Ainsi que les sentiments/ ressentis des esclaves:


Champ lexical de la vertu/ sentiments :

  • « Les mêmes vertus que les blancs » (l7)

  • « votre fidélité, votre probité, votre courage » (l11)

  • « fait rougir les maitres » (l12)

  • « vos souffrances » (l21)

  • « vos maux » (l29)

Montre les différences entre les noirs et les blancs, et la souffrance des noirs, maltraités…



Lettre destiné aux esclaves:

Mes amis,

Quoique je ne sois pas de la même couleur que vous, je vous ai toujours regardé comme mes frères. La nature vous a formés pour avoir le même esprit, la même raison, les mêmes vertus que les Blancs. Je ne parle ici que de ceux d’Europe, car pour les Blancs des Colonies, je ne vous fais pas l’injure de les comparer avec vous, je sais combien de fois votre fidélité, votre probité, votre courage ont fait rougir vos maîtres. Si on allait chercher un homme dans les Isles de l’Amérique, ce ne serait point parmi les gens de chair blanche qu’on le trouverait. Votre suffrage ne procure point de places dans les Colonies, votre protection ne fait point obtenir de pensions, vous n’avez pas de quoi soudoyer les avocats ; il n’est donc pas étonnant que vos maîtres trouvent plus de gens qui se déshonorent en défendant leur cause, que vous n’en avez trouvés qui se soient honorés en défendant la vôtre. Il y a même des pays où ceux qui voudraient écrire en votre faveur n’en auraient point la liberté. Tous ceux qui se sont enrichis dans les Isles aux dépens de vos travaux et de vos souffrances, ont, à leur retour, le droit de vous insulter dans des libelles calomnieux ; mais il n’est point permis de leur répondre. Telle est l’idée que vos maîtres ont de la bonté de leur droit ; telle est la conscience qu’ils ont de leur humanité à votre égard. Mais cette injustice n’a été pour moi qu’une raison de plus pour prendre, dans un pays libre, la défense de la liberté des hommes. Je sais que vous ne connaîtrez jamais cet Ouvrage, et que la douceur d’être béni par vous me sera toujours refusée. Mais j’aurai

Condorcet 6 Réflexions sur l’esclavage des Nègres

satisfait mon cœur déchiré par le spectacle de vos maux, soulevé par l’insolence absurde des sophismes de vos tyrans. Je n’emploierai point l’éloquence, mais la raison, je parlerai, non des intérêts du commerce, mais des lois de la justice. Vos tyrans me reprocheront de ne dire que des choses communes, et de n’avoir que des idées chimériques ; en effet, rien n’est plus commun que les maximes de l’humanité et de la justice ; rien n’est plus chimérique que de proposer aux hommes d’y conformer leur conduite.


Analyse du passage:

interpellation : « mes amis » (l1)

Vocabulaires mélioratifs : « mes frères » (l4) Montre un rapport de proximité entre l’auteur et les esclaves (Noirs) Répétitions de « vos », « votre » (l10, l11, le20-21, ;)

Montres que les blancs et les noirs ont des différences toujours existantes. Emploie important du « je » : 1re personne du singulier à pronom personnel Répétitions du même : « le même esprit, la même raison, les mêmes vertus que les blancs. » (l5-7)

Condorcet est guidé par la raison et dit que pour lui tous les hommes sont égaux. L'auteur et diffèrent moralement des autres blancs, nous pouvons le voir dans le dernier paragraphe : « je sais que vous neconnaitrez jamais cet ouvrage, et que la douceur d’être béni par vous me sera refusée » (l27-28)

Texte « censuré » chez les Noirs à polémique (Ils ne veulent pas que les Noirs voyant des Blancs prenant leur partie.)

Texte argumentatif visant à convaincre que les Blancs et les Noirs doivent être égaux et arrêter l’esclavage : « Injustice » (l24).



Condorcet par sa lettre, veut dénoncer l’esclavage. Sa lettre prend ici une véritable tournure polémique, car il cherche ici à faire bouger les choses. De plus, on remarque la forte influence du siècle des Lumières, Condorcet était un véritable philosophe militant. Il voulait nous montrer l’injustice du peuple esclave des colonies par rapport à celui des Blancs. Son texte prend une tournure semblable à une morale pour nous faire réfléchir et nous révolter sur cette condition humaine.


Malik.







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